Le 27 mars 2013
En début de semaine a été publié sur Euractiv.fr un article sur les ressources des députés au Parlement européen.
Voici l’intégralité des réponses de Corinne Lepage aux questions posées :
1) Les moyens dont vous disposez en tant que député européen vous semble t-il suffisants ?
J’ai eu une équipe formidable pendant tout le mandat, qui s’est consacrée à mon travail parlementaire et je tiens à lui rendre hommage.
Le mandat de parlementaire européen permet une très grande indépendance, en particulier dans un groupe comme ALDE. Je siège en commission ENVI et je suis suppléante ITRE. Le travail parlementaire dans ces deux commissions est considérable. En observant la technicité de ses sujets, la taille des rapports, la teneur des annexes, le lobbying lié, vous comprenez vite la problématique. En 5 ans, j’ai été rapporteure sur 2 gros rapports (OGM et agrocarburants), 2 avis, rapporteur fictif sur 11 rapports ou avis, j’ai amendé 183 rapports, pris la parole dans l’hémicycle 51 fois, signé 13 résolutions et posé 43 questions parlementaires. J’ajoute que ces interventions ont toujours été justifiées par le fond et non, ce qui est courant, pour faire grimper les statistiques votewatch.
Les listes de vote de plénière, comme les nombreuses interventions, mettent à rude épreuve mes collaborateurs qui vérifient chaque liste de votes. Pourtant je considère que si l’équipe est réellement dédiée à l’activité parlementaire, cette enveloppe est suffisante pour assurer un travail solide. J’ai un regret tout de même sur la faiblesse des moyens des secrétariats de commission qui, s’ils ont des collaborateurs de très grande qualité, ne disposent pas des moyens techniques pour épauler sur certains sujets. Je pense en particulier à des profils scientifiques dans les 2 commissions dans lesquelles je siège.
En début de mandature, j’ai pris la décision de jouer la carte de la transparence et de publier chaque année l’utilisation qui est faite de l’enveloppe de frais de secrétariat. Ces frais servent uniquement au secrétariat du bureau et financent les téléphones des collaborateurs, la presse, le matériel informatique, les voyages (abonnement et dépassement des frais de mission), les frais de bouche. En effet, mes collaborateurs comme moi-même refusons toute invitation par un lobby et réglons nos notes de repas.
Combien d’assistants parlementaires avez vous ?
3 accrédités à Bruxelles (sur le mandat 4 collaborateurs), 8 stagiaires durant le mandat, une société ou un collaborateur à Paris pour se charger des relations avec les parties prenantes. Je n’ai jamais recruté de permanents de mon parti. J’ai fait une exception pour assurer la vacance au niveau local à 6 mois de fin de mandat car il me semblait compliqué de recruter et de former quelqu’un pour six mois avec un point d’interrogation à la fin de mandat. J’ai fait appel à ce moment là pour l’intérim à mon secrétaire général qui connaissait bien la problématique de ces relations.
La réforme du statut des assistants parlementaires accrédités a été une bonne chose, même si ce statut mériterait d’être amélioré, sur les revolving doors par exemple, sur le recrutement des membres de la famille (qui perdure notamment grâce à du concubinage notoire) et sur le recrutement de permanents politiques par les partis.
2) Quel est le salaire de vos assistants parlementaires ?
Je considère que je n’ai pas à le divulguer pour respecter la confidentialité pour eux. De plus, cela n’a guère d’intérêt sur le plan de la transparence dans la mesure où l’enveloppe globale d’un député est connue.
Mis à part un stagiaire qui n’a pas eu de gratification à sa demande pour ne pas perdre les bourses auxquelles il pouvait prétendre, les stagiaires ont eu une gratification entre 600 et 1400 euro en fonction de la durée du stage, des besoins pour l’hébergement à Bruxelles et du niveau d’études.
3) Considérez-vous que l’adoption du statut unique des députés européens, le 23 juin 2005, qui confère une égalité juridique et financière aux députés européens soit une bonne chose ?
Oui, bien sûr, il me parait normal que les députés européens aient tous le même statut et la même rémunération pour effectuer leur travail parlementaire.
4) Avez-vous grâce à l’augmentation de l’enveloppe destinée à rémunérer les assistants parlementaires et secrétaires (votée le 3 mars 2012) embauché une personne supplémentaire ? Ou avez-vous fait le choix d’augmenter le salaire de votre assistant parlementaire ?
Il y a eu une augmentation et une plus grande disponibilité pour les assistants locaux. J’avais déjà 3 assistants accrédités soit le plafond. J’ai regretté à un moment de n’avoir pas pu prendre un quatrième assistant accrédité et d’avoir du faire appel à des stagiaires.
